Prochaine Exposition Octobre 2017
Norman ROCKWELL (1894-1978) ou le génie de l’illustration narrative américaine. Il est sans conteste le plus célèbre illustrateur américain du XXe siècle. Né à New York le 3 février 1894, Norman Rockwell entre en 1908 à la Chase School of Fine and Applied Arts. En 1910, il abandonne ses études et entre à l’Art Students League of New York, où il perfectionne sa technique auprès de George Bridgeman et Thomas Fogarty. A 16 ans, Norman Rockwell illustre son premier livre intitulé « Tell me why ». En 1916, à 22 ans, Norman Rockwell propose sa première couverture pour le magazine The Saturday Evening Post. Il devient dès lors le peintre de l’Américain moyen et réalise les plus célèbres illustrations et couvertures de la revue jusqu’en 1963. Une collaboration de 47 ans ! Il est aussi l’auteur d’affiches célèbres. En 1935, il illustre les romans de Mark Twain : Tom Sawyer et Huckleberry Finn. Il réalise plus tard les portraits d’Eisenhower, de Kennedy et de Nasser. Il peint son Triple Autoportrait : par une mise en abyme, le peintre se peint en train de se peindre en se regardant dans un miroir. L’essor de la photographie et le déclin de l’illustration dans les années 60 amènent Norman Rockwell à quitter le Saturday Evening Post. À la fin des années 60, il travaille pour la revue Look et illustre des thèmes plus en relation avec les convulsions politiques du temps. Sa plus célèbre illustration pour Look montre une petite fille noire américaine se rendant à l’école, escortée par des agents fédéraux. Comme illustrateur et peintre américain, il fait partie de la génération des grands artistes américains de l’Abstraction lyrique tels les Pollock, Rauschenberg, Kline, Rothko, etc. Mais à la différence de ceux-ci, Rockwell, peintre figuratif dans une époque où l’Abstraction américaine est toute puissante – d’autant plus qu’elle exprime une réaction à l’hégémonie artistique de la vieille Europe – ne sera reconnu que très tardivement. Il faudra attendre la rétrospective que Bernard Danenberg consacra au peintre en 1972, pour que sa reconnaissance soit absolue. Sa collaboration au Saturday Evening Post représentait une masse colossale de dessins préparatoires, croquis, esquisses… pour un total de 420 couvertures. La totalité de son œuvre n’est pas arrivée jusqu’à nous et certaines toiles furent perdues, d’autres détruites, en quantité importante, dans l’incendie de son atelier en 1943. Son travail, particulièrement original dans la géométrisation de sa composition et parfaitement réalisé sur le plan de la facture, lui permit de rentrer, sans problèmes, dans le gotha des meilleurs peintres illustrateurs américains de son époque. Pour Norman Rockwell, c’est l’Amérique et l’américain moyen dans les « petites choses » de la vie quotidienne qui est à décrire et qui forme la majorité de ses sujets. Une description minutieuse, dans les moindres détails, criante de vérité instantanée, est élaborée pour chacune de ses toiles. La scène décrite, prise sur le vif, comme arrêtée, est toujours teintée d’une bonne dose d’humour.