Monique GOURGAUD entre en 1970 à l’atelier d’Edouard Mac’Avoy, célèbre peintre portraitiste, qui lui fait rencontrer Seiji Togo quelques années plus tard. Le maître nippon, séduit par son travail, lui offre de le présenter en 1978 à Tokyo dans le musée qui porte son nom. La couverture médiatique est telle que la firme Mitsukoshi réitère une exposition l’année suivante. Monique Gourgaud est désormais lancée internationalement et partout, le succès est au rendez-vous. L’artiste passe plus de 8 heures par jour devant son chevalet, retouchant à l’infini ses toiles qui, quelle que soit la taille, sont traitées comme des miniatures. Elle ne cherche à imiter personne, ne se rattache à aucune chapelle, même si certains critiques la classent dans le mouvement du réalisme fantastique.
Coloriste aux nuances infinies, elle crée ce qu’elle ressent dans une écriture qui lui est propre. Les expositions se succèdent dans le monde entier : Italie, Suisse, Allemagne, Belgique, Grande Bretagne, Pays-Bas, Suède… Comme souvent, la France la reconnaitra tardivement, Paris lui offrant ses premières cimaises en 1993. D’autres villes suivront, jusqu’à la consécration à l’Orangerie du Sénat en 1997, puis le Musée de la Monnaie de Paris en 2006. Là, elle recevra des mains d’Arnaud d’Hauterives, Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Beaux- Arts, les insignes de Chevalier des Arts et des Lettres. Monique GOURGAUD est une peintre magicienne, passée maître dans l’art de la poésie picturale.
« Dans une époque où tout se précipite, où l’indigence, la sottise, le dérisoire devenu manifeste, s’expriment au quotidien avec la plus parfaite suffisance, l’œuvre de Monique GOURGAUD nous apparait comme parfaitement incongrue, hors du temps. Ni réaliste, ni symboliste, ni surréaliste, elle est tout simplement elle-même. Mac’Avoy parlait de l’étonnante séduction concernant les œuvres de Monique GOURGAUD, y découvrant une complicité inattendue avec l’Extrême-Orient, la Flandre du XVIIe siècle et avec le mystère. Ombellifères flamboyantes et nimbées de rosée, séneçons géants, épiphytes gorgés de sève peuplent les mondes immobiles, fossilisés et antédiluviens de l’artiste, d’où toute présence humaine est bannie. Seule, la note versicolore d’un colibri perce les frondaisons perlées de quelques matins étranges. Les fleurs nous apparaissent inquiétantes, dangereuses, tantôt carnivores, tantôt vénéneuses et toujours séduisantes. Ces mondes végétaux et animaux se côtoient, se chevauchent, s’enlacent, s’aiment…comme pour une parade amoureuse. »
Arnaud d’Hauterives – Secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts.